Cela m’est arrivé une fois, et depuis, je recherche ce contact dès que j’en ressens le besoin. J’ai même un ami arbre—un arbre particulier, dans un endroit très spécial de la forêt. Je lui rends visite et je m’immerge dans sa stabilité, sa constance, sa force.
Je n’avais jamais vraiment réfléchi à enlacer un arbre avant ce jour-là. C’était une sombre nuit de l’âme. L’un de ces jours où l’on plonge dans l’obscurité, la dépression et la détresse—où tout semble possible, même le pire, parce que personne n’est là pour vous. Personne ne répond au téléphone. Personne ne peut aider. Et vous ne parvenez à joindre personne, parce que vous êtes trop perdu·e dans un désespoir immense, suffocant, qui paralyse et submerge.
Ce jour-là, en dernier recours, je suis allée marcher en forêt. Incapable de continuer à lutter, je fuyais—moi-même, tout. Et puis je me suis arrêtée. J’ai pleuré. J’ai crié. Et j’ai enlacé un arbre.
Je l’ai enlacé pour m’ancrer, pour ne pas m’effondrer au sol, pour ressentir quelque chose—n’importe quoi. Pour trouver un peu de réconfort, pour ne pas me sentir si seule.
Et alors, un miracle s’est produit.
La stabilité de l’arbre, la rugosité de son écorce, son balancement subtil dans le vent—tout cela m’a apaisée. Ma respiration s’est ralentie. Mes larmes se sont arrêtées. Mes émotions se sont calmées.
J’ai été rappelée à la vie. À l’éternité. Au cycle de la vie.
J’ai compris que ce moment de détresse n’était que cela—un moment.
J’avais besoin de connexion humaine, mais personne n’était là à ce moment-là. À vrai dire, je ne suis pas certaine que j’aurais été capable de faire face à quelqu’un dans cet état.
Ce jour-là, j’ai appris quelque chose de profond : quand tout semble sans espoir, quand les émotions sont écrasantes, quand vous êtes seule avec votre misère—la nature est toujours là. Une source de réconfort éternelle.