Aider à faire un deuil

Ce dessin m’a été inspiré par une demande toute particulière, celle d’un petit garçon de 9 ans que je connais bien. Sa « Mimine », sa chatte adorée, venait de mourir, et il avait le cœur gros. C’était une perte immense pour lui, car elle avait toujours été là pour l’accompagner dans ses moments de transition entre le jour et la nuit.

Chaque soir, elle venait se blottir contre lui, et sa présence, douce et rassurante, semblait chasser les inquiétudes de la journée. Elle réchauffait non seulement son corps, mais aussi son cœur. Ce rituel si précieux rendait l’endormissement plus facile, presque naturel, même dans les périodes où cette transition est souvent difficile pour les enfants.

Lorsqu’il m’a parlé d’elle, de ses souvenirs et de sa peine, j’ai senti à quel point il avait besoin d’un lien, d’une trace pour continuer à sentir sa présence, même après sa disparition. C’est ainsi que j’ai eu l’idée de la représenter sous forme d’ange gardien. Avec ses ailes et son auréole, elle veille toujours sur lui, comme un écho de cette complicité unique qu’ils partageaient.

Aujourd’hui, ce dessin est accroché au-dessus de son lit, à un endroit où il peut le voir chaque soir. Tant qu’il est assez jeune pour que cette image continue de lui donner du réconfort, ce dessin aura une importance toute particulière. Et plus tard, lorsqu’il grandira, il deviendra un souvenir, une sorte de capsule de tendresse et de sérénité qu’il pourra garder dans son cœur.

Ce moment de création a été émouvant pour moi, car il illustre à quel point l’art peut être un pont entre ce qui est tangible et ce qui ne l’est plus. Ce dessin est devenu une passerelle pour lui permettre de naviguer dans le processus de deuil. Il ne s’agit pas d’oublier, mais de transformer la perte en quelque chose qui peut apaiser, qui peut continuer à être une présence douce, même immatérielle.

La perte d’un animal, pour un enfant, est souvent une première expérience du deuil. C’est un apprentissage à la fois déchirant et précieux, car il ouvre une porte vers des émotions complexes : la tristesse, le manque, mais aussi la mémoire et la gratitude pour les moments partagés. À travers ce dessin, j’ai voulu lui offrir un moyen de garder ce lien vivant, tout en apprenant doucement à lui dire au revoir.

Et vous, avez-vous déjà utilisé l’art ou une création personnelle pour accompagner un deuil, qu’il soit celui d’un enfant ou le vôtre ? J’aimerais beaucoup lire vos témoignages et réflexions en commentaire.

Rose Lorang